Le lauréat
Philippe Bordas pour Le célibataire absolu. Pour Carlo Emilio Gadda (Gallimard, 2022).
La remise du prix se fera en présence de Jean-Paul Manganaro, écrivain et traducteur de Gadda, le lundi 9 décembre, à Paris.
→ Auditorium de la Maison de l’Amérique latine, 217, boulevard Saint Germain, 75007, 19h00. Inscription obligatoire. Réserver vos billets
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Le jury du Prix Italiques 2024Anne-Marie Matard-Bonucci, Letizia Norci-Cagiano, Florence Raut, Isabel Violante, Paolo Grossi, Lodovico Luciolli, Xavier Tabet, Jean-Claude Zancarini. Président, Jean Musitelli.
Les finalistes
Jean-Baptiste Andrea, Veiller sur elle, Paris, L’Iconoclaste, 2023.
Philippe Bordas, Le célibataire absolu, Paris, Gallimard 2022, 432 p.
Nathalie Castagné, Vies, morts et renaissances de Goliarda Sapienza, Paris, Seuil, 2024.
Julien Donadille, La paix paresseuse, Éditions du Rocher, 2024, 280 p.
Bernard Hautecloque, L’irrédentisme italien dans l’Empire austro-hongrois (1866-1915), Grenoble, Editions UGA (Université Grenoble Alpes), 2023, 392 p.
Dimitri Manessis et Jean Vigreux, Rino della Negra, footballeur et partisan, Montreuil, Libertalia, 2022, 246 p.
Clélia Renucci, Le pavillon des oiseaux, Paris, Albin-Michel, 2023.
Jean-Marie Rouart, La maîtresse italienne, Paris, Gallimard, 2024.
Raffaelle Ruggiero, Jean-Baptiste Vico, La carrière d’un homme de lettres dans la Naples des Lumières, Paris, Les Belles Lettres, 2023
Franco Sacchetti, Les Trois cents nouvelles, Tome I, traduction de Laurent Baggioni, Ismène Cotensin, Cécile Terraux-Scotto et Sylvain Trousselard, Paris, Classiques Garnier, 2024, 520 p.
Pierre Savy, Les princes et les juifs dans l’Italie de la Renaissance, Paris, PUF, 2023, 300 p.
Le communiqué du jury
Le jury du Prix Italiques 2024, destiné à récompenser cette année l’auteur français d’une œuvre consacrée à l’Italie, a élu l’ouvrage de Philippe Bordas, Le célibataire absolu (Gallimard, 2022). Ce volume revisite, avec un regard neuf, la personnalité et la production du grand écrivain italien Carlo Emilio Gadda (1893-1973), auteur entre autres de La cognizione del dolore (1957) et de Quer pasticciaccio brutto de via Merulana (1963).
Le jury a été séduit par l’originalité de l’approche qui sort des sentiers battus de la critique littéraire traditionnelle. C’est le livre d’un écrivain sur un autre écrivain. Il s’agit moins d’une biographie au sens classique du terme qu’une invitation à suivre l’auteur dans son voyage de découverte de Gadda et de son œuvre, de déchiffrement d’un personnage à bien des égards énigmatique, éloigné de toute exhibition de soi, et qui a métamorphosé sa douleur existentielle en une œuvre flamboyante par son écriture tellurique et dérangeante par son contenu irréductiblement non-conformiste.
Pour mener son enquête, Philippe Bordas s’est rendu sur les lieux familiers de Gadda. Il est parti à la rencontre de ceux qui l’ont connu, qu’il s’agisse de grands critiques comme Gianfranco Contini ou Pietro Citati, d’écrivains comme Arbasino, de traducteurs comme Manganaro ou d’anonymes comme son ancienne voisine de palier à Monte Mario.
Philippe Bordas 2020 Photo F. Mantovani Éditions Gallimard
Il s’agit donc d’un « voyage sentimental », déroulé sur quatre décennies, pour lequel l’auteur revendique la subjectivité de sa méthode. Au-delà du plaisir que dispense la lecture du livre lui-même, ce qui a fortement motivé le choix du jury d’Italiques c’est, conformément à la vocation de l’association, l’espoir que le coup de projecteur donné par Philippe Bordas sur Gadda incitera le lecteur français à lire ou relire d’un œil neuf ce grand écrivain italien du Novecento encore trop peu ou trop mal connu de ce côté-ci des Alpes.
Jean Musitelli,
Président du jury du Prix Italiques
